Eglise Notre-Dame
L’église Notre Dame d’Arancou est classée Monument Historique et protégée par les bâtiments de France.
Sa construction date du XIIIème siècle. Mais une bonne partie du bâtiment a du être reconstruite après un incendie : à l’intérieur, on peut remarquer que les ornements des piliers ne sont pas identiques.
Historique
L’église d’Arancou se trouve un peu à l’écart du bourg. Elle a été construite sur un rocher, et s’entoure d’un courant d’eau vive ainsi que d’une source. Elle aurait été construite en même temps que les premiers quartiers du village, à savoir au XIIIème siècle.
L’église paroissiale, aussi appelée Eglise Notre-Dame, était autrefois rattachée à un hôpital, la maison Espitau. Ces deux bâtiments étaient nés tous deux de la « Via Turonensis » ou Voie de Tours, empruntée par les pèlerins se rendant à St-Jacques de Compostelle.
Cette étape comportait non seulement l’église et l’hôpital (antérieur à 1250), mais aussi un cimetière, une maison du prieur et des maisons de donats, vouées aux œuvres de l’hôpital. Il est important de noter cependant que l’hôpital-prieuré était autonome et ne dépendait pas du monastère de Ronceveaux.
L’église d’Arancou s’apparente énormément à l’église voisine de Viellenave-sur-Bidouze : elle représente en effet un édifice de transition entre l’architecture romane (plan allongé, nef unique à trois travées) et le début de l’architecture gothique (chœur à 3 pans, voûte d’ogives, chapiteaux à crochets et feuilles lobées).
Description
- Le portail d’entrée a été remanié au XVIIème siècle, comme en témoigne la date inscrite de 1613.
- Devant ce portail se trouve une stèle discoïdale à représentation humaine, appelée à veiller sur elle.
- La nef unique mène à un chœur surélevé à cinq pans, au dessus duquel on peut observer une voûte gothique.
- Dans la partie occidentale de la nef, on trouve une tribune en bois datée de 661 (date peinte sur une des poutres).
- La sacristie a été construite postérieurement sur l’élévation sud, peut-être au XVIIIème siècle.
- Les mosaïques du chœur sont beaucoup plus récentes et représentent une scène de chasse, directement inspirée de l’Abbaye de Sordes.
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La cuve baptismale porte une marguerite à six branches, placée dans un cercle. Ce symbole est une trace du paganisme et du culte du dieu solaire. Cette cuve sert aujourd’hui de bénitier.
- On peut remarquer de même une vierge dorée datant du XVIIIème siècle.(cf chapitre mobiler) (Mérimée)
Porte des Cagots : les cagots étaient les parias de la société. Présents dès le Moyen-Age, on pense qu’ils étaient des descendants de peuples vaincus ou encore des juifs, cathares, sarrasins, gitans, qui se cachaient parmi les lépreux. Dès leur naissance, ils étaient inscrits comme Cagots sur les registres paroissiaux et devaient porter à vie un signe distinct : une patte d’oie coupée dans un drap rouge. On les accusait d’être responsables de tous les maux du village, étaient victimes de discrimination dues à de nombreuses superstitions populaires. A l’église, ils ne pouvaient emprunter le porche d’entrée, mais une porte latérale dite des cagots qui leur était destinée. Ils avaient ensuite leur propre bénitier et ne devaient en aucun cas se mélanger au reste de la population. Généralement, ils étaient menuisiers, tonneliers ou charpentiers, le bois étant la seule matière qu’on les autorisait à toucher et travailler.
Les stèles discoïdales
Deux stèles sont aux alentours de l’église. La première, datant de 1790, se trouve sous le porche. Elle provient du cimetière de la commune voisine de Labets-Biscay (canton de Saint-Palais). Elle est en grès, avec, en relief, le Christ en croix. La seconde stèle se trouve au milieu du cimetière, près de la croix de cimetière.
Les stèles discoïdales font incontestablement partie intégrante de l’art funéraire basque. Bien que l’on en trouve aussi dans d’autres régions ou pays, l’élaboration de ce type de monuments funéraires est vraisemblablement plus poussée dans notre région.
Les stèles sont composées d’un socle de forme généralement trapézoïdale, surmontée d’un disque. Les disques, et parfois les socles, sont sculptés avec des motifs variés, d’influences pré-chrétiennes (monde solaire) ou chrétiennes. La tradition était de placer ces stèles du côté de la tête du défunt, parfois orienté est-ouest (jeu d’ombre de la stèle sur la tombe) ou orienté ouest-est (afin que le défunt voit le jour se lever).
Il est important de préciser que les cimetières antérieurs au XIXe siècle avaient une configuration différente des cimetières actuels. Avant la standardisation et l’usage des caveaux, les cimetières basques étaient des jardins, dans lesquels étaient disposées les stèles. Aujourd’hui, on trouvera ces stèles dans les cimetières ou à proximité, souvent déplacées et accompagnées de stèles tabulaires très anciennes ou des croix plus classiques.
A l’origine les stèles ne portent par le nom des défunts, sauf à partir du XVI/XVIIème où la mode des épitaphes se développe. De même, les dates qu’elles arborent ne témoignent pas du décès du défunt, mais de la date de création de la stèle.
Les « créateur » des stèles nommés « hargins » étaient la plupart du temps des paysans qui perpétraient cette tradition de père en fils. Ils eurent une grande influence vers le XVI/XVIIème siècle.
L’église est la propriété de la commune d’Arancou – Protégée par les Monuments Historiques – Répertoriée dans le Patrimoine de France.
Source de l’article : dossier Recensement du Patrimoine Historique, du Patrimoine Naturel et des Activités Touristiques et Culturelles du Territoire Nive-Adour-Ursuya. En savoir plus »