Samedi 10 juillet 2010 – Hommage à Barthélémy BORDES
Merci Monsieur le Curé….
Un combattant est tombé. Un combattant généreux et très attaché à ses racines et à son idéal.
Mais il est des combats qu’aucun humain ne peut gagner.
A vous, Marie, à vous toute la famille, permettez-moi de vous présenter les condoléances du village, des élus, de Monsieur Lasserre et de vos nombreux amis et permettez-moi, aussi en tant que cousin de m’associer à votre douleur.
L’enfant d’Arancou, Barthélémy, a connu un parcours exceptionnel sur le plan professionnel, militaire et en tant qu’élu.
Je ne citerai que quelques éléments.
Professionnel :
- Huissier à Saint-Palais quelques temps, puis à Lourdes de 1950 à 1977 avec tout ce que cela comporte.
- Conseil juridique en 1979, puis avocat en 1992.
- Conseil puis Directeur d’usine chez SEB de 1965 à 1978 avec1200 employés où en associant le Comité d’Entreprise à la gestion, il n’a pas connu un seul jour de grève.
Cavalier émérite et attentif à ses bêtes, après le mariage en 1946, successivement Jacques, Béatrice et Monique viendront compléter harmonieusement la famille.
La carrière militaire se déroule dans la période troublée de la guerre, de l’occupation, de la résistance et de l’après guerre.
Le cavalier du 2ème hussard de Tarbes se retrouve en Belgique combattant, puis dès 1940, prisonnier en Allemagne puis en Autriche. Il s’évade au bout de 17 jours et se fait rattraper à la frontière suisse.
De là, il est déporté au tristement célèbre camp de Rawa Ruska en Ukraine, dont peu sont revenus.
L’Armée Russe progressant il est transféré et il saura profiter d’un convoi sanitaire et de la complicité d’un médecin polonais et d’une infirmière.
De là, il rejoint le maquis de Mauléon où il gagnera ses galons de Lieutenant FFI.
Dés la fin de la guerre, il est engagé en mission de rapatriement des prisonniers français à Stuttgart puis est dirigeant des camps de Coblence où s’entassent 20000 prisonniers russes, polonais, hongrois et autre pays de l’Est qui refusent de regagner leurs pays pour des raisons politiques.
Il sera chargé d’une mission en Algérie en Mai 1960.
Il est nommé au grade de lieutenant honoraire en 1967.
Pour nous, les gens d’Arancou :
Nous retenons essentiellement la deuxième partie de sa vie, celle qu’il a commencée en 1977 à l’age de 62 ans.
Il est l’homme qui a ressuscité notre village, l’homme qui a imposé à l’Administration de défaire une fusion de commune, la première en France.
Il a su galvaniser toute la population, puisque après 4 tours de municipales, nous avions un total de 0 bulletins dans l’urne. De guerre lasse, le Préfet a crée la commune nouvelle d’Arancou par portion de territoire.
Dans la foulée, il est devenu le 1er maire de cette commune, a été le Président du PCD regroupant 22 communes.
Son attachement viscéral à ses racines nous a redonné une existence et nous sommes jalousement attachés à ce patrimoine.
Des travaux à l’Eglise, la restauration du Presbytère, les voies communales ont été ses grands travaux.
Nous retiendrons essentiellement la construction de la Salle Polyvalente, projet très ambitieux et parfaitement mené à bien.
En 1966, le Conseil a justement décidé de marquer sa reconnaissance en donnant son nom à cette salle.
Barthélémy, en un seul mot : merci pour tout.
Alexandre Bordes